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Le président de l’International AIDS Society, Elly Katabira ©IAS/Marcus Rose/Worker's Photos

L’enthousiasme a accueilli l’ouverture du congrès de l’International AIDS Society à Rome.

Plus de 5000 délégués se sont rassemblés pour la conférence de trois jours où l’utilisation du traitement du VIH comme méthode de prévention semble certaine de dominer les discussions.  

“Nous avons vécu deux ans d’avances biomédicales importantes, ce que nous n’avions pas vu depuis la percée des antirétroviraux au milieu des années 90,“ a dit Elly Katabira, Président de l’International AIDS Society.

“L’enthousiasme sur ces progrès scientifiques, que ce soit au sujet de l’étude CAPRISA 004 sur un gel vaginal, ou de l’étude HPTN 052 sur le traitement comme méthode de prévention, les discussions sur la voie vers une cure, ou les signes encourageants relatifs à la PrEP ou aux vaccins, est ce qui va faire avancer les débats et les discussions que nous allons voir à Rome dans les prochains jours.“

En mai, les résultats d’un essai sur le traitement antirétroviral des partenaires séropositifs chez les couples où un des partenaires n’était pas infecté, a montré que le traitement précoce réduisait les risques d’infection de 96%.

En partie à cause de ces résultats, les Nations Unies se sont fixées un objectif de 15 millions de personnes sous traitement antirétroviral avant 2015.

La semaine dernière, deux études ont montré que la prophylaxie pré-exposition (PrEP) pouvait réduire les risques d’infection du VIH de 78%.

Cependant, les délégués ont été prévenus que des efforts seront nécessaires pour s’assurer que ces résultats impressionnants soient répliqués dans les soins de routine.  

Le directeur exécutif de l’ONUSIDA Michel Sidibé a déclaré: “Les septiques disent que l’expansion du traitement est risqué et intenable à long terme. Ce qui est réellement risqué, réellement intenable, c’est d’attendre pour le traitement.”

On s’inquiète toujours du financement de la réponse internationale: “Nous payons maintenant, ou nous payons à l’infini!” a dit Sidibé.

Prof. Myron Cohen, Université de la Caroline du Nord ©IAS/Marcus Rose/Worker's Photos

Les responsables politiques doivent réfléchir à la façon d’utiliser le traitement antirétroviral, la PrEP et les microbicides dans le cadre d’un ensemble de mesures préventives du VIH, ont entendu les délégués de la conférence de Rome.

Le message puissant de la session satellite était que les méthodes de prévention antirétrovirale ne sont pas en concurrence.

Les délégués parlaient de l’environnement en évolution rapide des méthodes de prévention du VIH à base de médicaments antirétroviraux

L’utilisation de la bonne technologie de prévention pour convenir aux besoins de l’individu a émergé comme étant le thème principal de la session.

“Est-ce que le traitement est toujours la meilleure option [comme mesure préventive] pour un couple sérodiscordant? Si le partenaire ne peut pas ou ne veut pas prendre de médicaments, ou si le partenaire séronégatif a des partenaires simultanés, ils auront peut-être besoin de prendre une PrEP ou un microbicide,” a dit le Professeur Myron Cohen de l’Université de la Caroline du Nord, le chercheur en charge de l’étude qui a montré que le traitement précoce réduisait de 96% les risques de transmission au partenaire séronégatif.

Engager la participation des populations à haut risque a été souligné comme étant un défi majeur.

"Nous devons atteindre les femmes qui ne se considèrent pas comme étant à risque, et nous devons faire en sorte que les communautés se mobilisent pour adopter ce gel [microbicide] au ténofovir rapidement," a dit Samu Dube de la Campagne Internationale pour les Microbicides.

Samu Dube, Campagne Internationale pour les microbicides ©IAS/Marcus Rose/Worker's Photos

Il a également été souligné que plus de travail devait être accompli avec les prestataires des services pour les convaincre qu’ils ont un rôle à jouer dans la sensibilisation des individus considérés à risques sur les méthodes de prévention basées sur le traitement qui deviennent disponibles.

“Les prestataires peuvent être les principaux intermédiaires,” a dit Catherine Hankins de l’ONUSIDA.

Il faudra identifier le meilleur moyen d’utiliser les nouveaux produits de traitement comme méthodes de prévention, ont entendu les délégués.

Le développement de stratégies pour surmonter les obstacles sociaux, juridiques et ceux des systèmes de la santé pouvant réduire l’impact de ces technologies sera également important.

Des recherches sont nécessaires pour comparer l’efficacité des différentes approches du traitement VIH comme méthode de prévention dans des communautés particulières et des environnements épidémiologiques divers, a entendu une session satellite tenue le jour d’ouverture de la conférence de Rome.

La réunion, organisée par AVAC et l’European AIDS Treatment Group, a souligné l’importance des recherches sur l’implémentation, pour l’identification des obstacles à la mise en place des interventions préventives et pour développer des stratégies afin de les surmonter.

Les chercheurs ont suggéré qu’il n’y avait pas d’intervention unique supérieure, ni d’ensemble idéal d’interventions, mais plutôt qu’une approche flexible répondant aux conditions locales était nécessaire.

Cependant, les données présentées ont montré que l’initiation précoce du traitement serait l’option la plus efficace si les ressources étaient limitées.  

Mais, les taux de diagnostics tardifs signifient que l’utilisation plus étendue du traitement antirétroviral n’atteindrait pas la réduction de 96% du nombre d’infections observée dans l’essai HPTN 052.

Même une réduction de 60% du nombre de transmissions dépendrait des faits suivants: 60% des individus apprenant leur diagnostic dans l’année suivant leur infection ; 90% de ces individus sous traitement; 87% atteignant une charge virale indétectable dans les six mois qui suivent; et 99% restant sous traitement.

Malgré tout, la réunion a entendu qu’une approche combinée serait plus résiliente aux situations réelles.

La prochaine vague d’essais sur la prévention devra examiner l’utilisation du traitement dans le cadre des services en place a dit Sheena McCormack du Medical Research Council au Royaume-Uni. Elle a identifié l’examen de l’acceptabilité de la PrEP parmi les populations visées, tels que les hommes gais, et la façon de rendre ces interventions rentables comme les deux priorités.