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Vendredi 7 mars

Table des matières

La thérapie génique

Gary Blick présente à la CROI 2014. Photo de Liz Highleyman, hivandhepatitis.com.

Les cellules CD4 génétiquement modifiées n’ayant pas de corécepteurs CCR5 parviennent à atteindre un taux élevé dans l’organisme et sont résistantes au VIH, ce qui pourrait permettre aux individus de maintenir une charge virale peu élevée tout en ne prenant pas de traitement antirétroviral, d’après les derniers rapports d’études évaluant la technologie des ZFN (Doigts de zinc). 

Cette technique utilise les nucléases à doigt de zinc pour perturber le gêne qui contrôle l’expression du CCR5, le corécepteur utilisé par la plupart des souches de VIH pour pénétrer dans les cellules.

Des échantillons de cellules CD4 sont recueillis auprès des participants séropositifs. Elles sont traitées dans un laboratoire avec la protéine du doigt de zinc. On les laisse ensuite se multiplier. Le même participant reçoit ensuite une perfusion avec les cellules modifiées, appelées SB-728-T.

Les chercheurs ont rapporté précédemment que la procédure était sans danger et en général bien tolérée.

L’étude présentée à la CROI a évalué l’effet du prétraitement avec un médicament utilisé pour la chimiothérapie, le cyclophosphamide, avant la réinjection des cellules modifiées.

Les 12 participants à l’étude suivaient tous un traitement anti-VIH au début de l’étude et ils avaient des taux de cellules CD4 élevées et une charge virale indétectable.

Ils ont reçu chacun du cyclophosphamide par voie intraveineuse, à des doses de 200, 500 ou 1000 mg/m2, administrées un à trois jours avant une seule perfusion de cellules modifiées. Six semaines plus tard, ils ont interrompu le traitement anti-VIH.

En général, le cyclophosphamide s’est montré sans danger et a été bien toléré.  Le nombre de cellules CD4 et le nombre de cellules modifiées ont tous les deux augmenté en fonction de la dose administrée. Le gain le plus important a été observé dans le groupe recevant la dose de 1000mg. La réduction de la charge virale pendant l’interruption du traitement a été plus importante chez les individus recevant la plus grosse dose de prétraitement.

Les chercheurs ont expliqué que la dose de 1000mg semble approcher le seuil de la guérison fonctionnelle.

Les autotests du VIH

Un programme d’autotests dans une communauté de Blantyre au Malawi, a réalisé une participation au dépistage de 76%, a indiqué une nouvelle étude.  Les résultats des tests étaient extrêmement précis et plus de 75% des patients ont déclaré avoir été orientés avec succès vers les filières de soins.

Les autotests OraQuick, des tests salivaires, sont déjà disponibles aux Etats-Unis et leur approbation en Europe est attendue pour 2014. Le test est aussi également utilisé dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, mais il y a peu d’indices sur son utilisation à grande échelle. 

L’étude au Malawi s’est portée sur 16 quartiers comprenant une population adulte supérieure à 16 000. Dans chaque quartier, deux foyers ont été formés pour distribuer les autotests.

L’utilisation des autotests a été plus élevée chez les jeunes et les personnes célibataires.

Plus de 40% des hommes et des femmes qui ont utilisé l’autotest n’avaient jamais fait de tests de dépistage du VIH auparavant, et les trois quarts des utilisateurs n’avaient pas fait de test l’année précédente.

Neuf pour cent des personnes qui ont utilisé le test étaient prêtes à révéler, en toute confiance, que leurs résultats étaient positifs. Parmi celles-ci, 78% ont accédé aux filières de soin et 25% ont commencé le traitement antirétroviral.

La précision des tests s’est avérée élevée, et le taux d’acceptabilité des autotests était également élevé.

L’espérance de vie des hommes en Afrique du Sud

Panneau, détails des diapositives de Till Bärnighausen de l’Africa Centre for Health and Population Studies, présentées à la CROI 2014.

L’espérance de vie des hommes séropositifs trainent derrière celle des femmes, en raison d’un moindre recours au traitement anti-VIH, a montré une étude menée en Afrique du Sud rurale.

Plus de la moitié des décès (57%) parmi les hommes séropositifs, comparativement à 41% parmi les femmes séropositives, ont lieu avant même qu’ils ne cherchent à se faire soigner pour le VIH. 

L’étude a été conduite dans le district de Hlabisa, dans le nord du Kwa-Zulu Natal. Depuis 2004, le traitement antirétroviral a été déployé dans le district dans les cliniques dirigées par le personnel infirmier. Sept pour cent des adultes d’Hlabisa suivent désormais un traitement antirétroviral. L’espérance de vie s’est améliorée d’une année supplémentaire pour chaque année de disponibilité du traitement antirétroviral . D’après les chercheurs, ceci constitue une des améliorations les plus rapides de l’espérance de vie dans toute l’histoire de la santé publique.

En général en Afrique sub-saharienne, les femmes sont plus susceptibles de bénéficier du déploiement du traitement antirétroviral que les hommes. Les femmes se présentent dans les filières de soins plus tôt que les hommes, ce qui en est la raison principale.

Les chercheurs voulaient mieux comprendre les disparités entre la progression des hommes et des femmes avant et après le déploiement du traitement antirétroviral à Hlabisa. Ils ont par conséquent examiné les données relatives à 52 964 femmes (3729 décès liés au Sida) et 45 688 hommes (3500 décès liés au Sida).

Entre 2004 et 2011, l’espérance de vie des femmes a augmenté de 13 ans, et celle des hommes de 9ans. En 2011, les hommes étaient 25% plus susceptibles de mourir d’une maladie liée au VIH que les femmes.

Même en tenant compte de l’utilisation du traitement antirétroviral pendant la grossesse, les chercheurs ont découvert que les femmes étaient deux fois plus susceptibles de prendre un traitement anti-VIH que les hommes.

Entre 2007 et 2011, 70% des décès liés au VIH chez les hommes ont impliqué des hommes qui n’avaient pas cherché à se faire soigner pour le VIH. En tout, 40% des femmes sont décédés sans accéder aux soins, mais cette proportion chute progressivement.

Les chercheurs n’ont pas pu expliquer ces disparités. Mais ils ont suggéré qu’il faudrait faire des efforts pour concevoir des cliniques adaptées aux hommes et ils ont reconnu que les attitudes locales sur la masculinité pouvaient vouloir dire que les hommes n’accédaient pas aux soins. Les initiatives de promotion de la santé doivent aborder cette question pour veiller à ce que les hommes ne ratent pas les avantages du traitement antirétroviral.

Le traitement anti-VIH – le raltégravir

Une étude a montré que le raltégravir (Isentress), un inhibiteur de l’intégrase, est supérieur, en ce qui concerne les probabilités générales d’échec de traitement, aux deux inhibiteurs de protéase potentialisés au ritonavir, l’atazanavir (Reyataz)et le darunavir (Prezista).

Dans cette étude, 1809 personnes séropositives, qui n’avaient jamais suivi de traitement anti-VIH auparavant, ont été randomisées en trois groupes et ont reçu: Du raltégravir, de l’atazanavir potentialisé au ritonavir, ou du darunavir potentialisé au ritonavir. Leurs progrès ont été suivis pendant 96 semaines. Les trois médicaments ont été pris avec du ténofovir et du FTC (co-formulés dans le Truvada).

A la 96ème semaine, la charge virale était inférieure à 50 copies/ml chez 88% des participants qui avaient commencé le traitement à l’atazanavir, chez 94% des participants qui avaient commencé avec le raltégravir et chez 89% de ceux qui avaient commencé avec le darunavir.

Par conséquent, les trois médicaments n’étaient pas vraiment différents en ce qui concerne l’échec virologique . Cependant, plus d’individus ont arrêté le traitement avec les deux autres médicaments, principalement en raison de troubles gastro-intestinaux (associés à l’atazanavir et au darunavir), et de jaunisse associée à l’atazanavir.

Ces résultats seront probablement pris en compte lors de la prochaine révision des directives de traitement.

L’épidémie du VIH et les rapports sexuels intergénérationnels

Panneau, détails des diapositives de Guy Harling presentées à la CROI 2014.

Avoir des rapports sexuels avec un homme plus âgé ne pose pas plus de risques de VIH aux jeunes femmes, a conclu une nouvelle étude menée en Afrique du Sud rurale.

Les résultats confondent la théorie, suggérée par plusieurs études antérieures sur la prévalence du VIH, que les jeunes femmes de l’Afrique Sub-saharienne étaient davantage exposées à l’infection du VIH en raison de leurs relations avec des hommes plus âgés.

Cette dernière étude est la première à suivre les femmes sur une longue période, en examinant l’incidence du VIH et l’âge des partenaires sexuels.

Plus de 2400 femmes séronégatives, âgées de 15 à 49ans, ont été recrutées pour cette étude, et elles ont été dépistées tous les ans entre 2005 et 2012.

Les femmes appartenant au groupe des 15-29ans avaient des partenaires sexuels qui avaient en moyenne 5 ans de plus qu’elles. Mais, l’incidence du VIH n’a pas variée selon l’âge de leurs partenaires.

Pour les femmes âgées de 30 à 49 ans, avoir un partenaire plus âgé réduisait en fait les risques d’infection au VIH. Les femmes dont le partenaire avait entre 5 et 10 ans de plus étaient 37% moins susceptibles de contracter le VIH par rapport aux femmes qui avaient un partenaire du même âge, alors que les femmes dont le partenaire avait au moins dix ans de plus, voyaient leurs risques d’infection diminuer de 52%.

Déception pour la recherche sur un traitement curatif

Timothy Henrich présente à la CROI 2014. Photo de Liz Highleyman, hivandhepatitis.com.

Le VIH est réapparu chez les deux hommes de Boston qui avaient arrêté le traitement anti-VIH après une greffe de cellules souches de la moelle osseuse effectuée pour un traitement contre le cancer.

Ces cas montrent qu’il sera difficile de parvenir à une guérison fonctionnelle du VIH si une petite quantité de virus, aussi minuscule qu’elle soit, reste dans l’organisme.

Les deux hommes, parfois appelés les patients de Boston, contrôlaient leur VIH sans médicaments, après une greffe de la moelle osseuse. Ces deux cas avaient été rapportés au cours du congrès international sur le Sida de l’année dernière.

Mais le virus a réapparu chez les deux hommes, douze semaines après avoir interrompu le traitement chez l’un et 8 mois après chez l’autre.

Une fois que le VIH a été détecté, il  s’est répliqué rapidement, avec une charge virale atteignant plusieurs millions de copies/ml chez les deux individus. Ils ont également eu des symptômes qui sont habituellement observés au moment de l’infection initiale au VIH.

Les deux hommes ont recommencé le traitement antirétroviral. Cependant, l’un d’entre eux a développé une nouvelle mutation de résistance aux INNTI et a du changer de traitement. Le traitement a atteint la suppression virale totale, leurs symptômes ont disparu et leurs taux de cellules CD4 ont augmenté.

Des réservoirs de longue durée du virus paraissent être la cause de ce rebond. Une analyse génétique a montré que le virus était très semblable, ce qui suggère que la survie de quelques cellules infectées peut être suffisante pour un rebond total une fois que le traitement antirétroviral est arrêté.

Bien que décevant, ces deux cas donnent des renseignements importants sur la persistance du VIH, qui seront utiles à la recherche d’un traitement curatif.

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Traductions de Sylvie Beaumont

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