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Les effets secondaires à long terme

Published: 24 November 2009

Les troubles rénaux

Le tenofovir (Viread®, également présent dans le Truvada® et l’Atripla®) est métabolisé par les reins, et certains indices laissent penser que les personnes ayant d’autres facteurs de risque de maladies rénales (par exemple de l’hypertension et du diabète) peuvent avoir un risque accru de troubles rénaux lorsqu’elles prennent ce médicament.

L’indinavir (Crivixan®), un inhibiteur de protéase désormais rarement utilisé, peut provoquer des calculs rénaux et leur traitement peut nécessiter un séjour hospitalier de courte durée ou un traitement en patient externe.

Vos soins routiniers du VIH doivent comprendre des examens réguliers pour vérifier l’état de vos reins. Si vous développez des troubles rénaux, il faudra peut-être que vous changiez de traitement ou que vous receviez un traitement spécial pour vos reins.

La lipodystrophie

La lipodystrophie est le terme utilisé pour décrire les changements de forme corporelle. On a tout d’abord cru que l’origine en était les inhibiteurs de protéase mais il semble désormais que certains médicaments de la classe des INTI en sont la raison principale. L’utilisation des médicaments les plus associés à la lipodystrophie, l’AZT et la d4T, est désormais évitée le plus possible.

Les redistributions des graisses corporelles observées chez les personnes prenant des médicaments contre le VIH peuvent comprendre une perte des graisses, un gain de graisses ou un mélange des deux. Ceci peut se traduire par: un plus gros tour de taille (sans bourrelets de graisse); une augmentation du tour de poitrine; un gain de graisses derrière le cou et en haut du dos ; un gain de graisses autour du cou et sur les mâchoires; un amaigrissement du visage, surtout au niveau des joues; un amaigrissement des fesses; des veines saillantes sur les bras et les jambes (dues à la perte des graisses). Certaines personnes ont développé de petits nodules graisseux, appelés lipomes, souvent situés sur les membres ou sur le tronc.

Les graisses abdominales accumulées dans la lipodystrophie sont constituées de graisses dures qui s’accumulent autour des organes internes, ce qui rend le ventre tendu et rebondi. Ces graisses sont différentes des graisses plus souples qui sont caractéristiques des personnes qui ont grossi parce qu’elles ont trop mangé ou qu’elles ne font pas d’exercice.

Comme on l’a noté si dessus, l’utilisation des médicaments les plus associées à la lipodystrophie est désormais évitée tant que possible. Les personnes qui prenaient de l’AZT ou de la d4T et qui ont changé pour du tenofovir (Viread®) ont observé un retour très lent des graisses sur les membres du corps.

La perte des graisses sur le visage peut être réparée de plusieurs façons. La technique la plus utilisée consiste en injections d’une substance appelée New Fill® aux endroits affectés. Demandez donc à votre docteur ou à un autre membre de votre équipe de soins si ce traitement vous est disponible.

Une opération peut être considérée pour enlever l’accumulation des graisses autour du cou et les lipomes peuvent également être enlevés par opération chirurgicale si nécessaire.

L’hormone de croissance humaine et les stéroïdes anabolisants sont d’autres traitements possibles. De nouveau, parlez-en à votre docteur.

Des exercices cardiovasculaires réguliers et la musculation se sont montrés efficaces contre le gain de graisses.

Les personnes qui ont souffert de changements au niveau des graisses corporelles l’ont quelquefois trouvé stigmatisant, un signe visible de leur traitement contre le VIH. Les changements corporels peuvent également avoir un effet sur la confiance en soi des individus. Si vous avez une lipodystrophie et que vous avez ces problèmes, reconnaître vos sentiments à ce sujet et en parler à quelqu’un peut s’avérer utile. Parlez à un membre de votre équipe soignante de l’accès aux thérapies par la parole, ou des traitements contre la dépression si vous pensez que cela vous serait utile.

Les changements métaboliques

Les médicaments anti-VIH peuvent également perturber votre métabolisme, c’est à dire la façon dont votre organisme traite les substances dont il a besoin pour fonctionner correctement.

En particulier, les médicaments anti-VIH peuvent conduire à des taux anormaux de lipides sanguins, de cholestérol, de triglycérides et de sucres sanguins.

Le cholestérol

Il y deux types de cholestérol, le cholestérol-HDL, dit bon cholestérol, et le cholestérol-LDL, dit mauvais cholestérol.

Le taux de cholestérol-HDL est souvent réduit chez les séropositifs ou chez les personnes souffrant d’une maladie chronique. Un taux élevé de cholestérol-LDL indique un risque accru de maladie cardiaque et une augmentation du cholestérol-LDL est souvent observée chez les personnes qui prennent des médicaments contre le VIH.

Si vous avez un taux élevé de cholestérol-LDL, les facteurs suivants empirent vos risques de maladie cardiaque:

  • Le tabagisme
  • L’hypertension
  • Des antécédents familiaux de maladies cardiaques
  • Un manque de forme physique
  • Avoir plus de 45ans pour les hommes ou plus de 55ans pour les femmes
  • Une résistance à l’insuline ou du diabète
  • Un taux de sucres sanguins élevé
  • Un surpoids, particulièrement trop de graisses autour de l’abdomen
  • La consommation de drogues appartenant aux stimulants comme la cocaïne et les amphétamines

C’est particulièrement important de contrôler votre taux de cholestérol-LDL si vous prenez un inhibiteur de protéase.

Les triglycérides

Les triglycérides sont des acides gras dérivés du gras, du sucre et de l’amidon présents dans les aliments. Ceux-ci sont transportés dans le sang et sont emmagasinés dans les tissues ou dans le foie. Certains médicaments anti-VIH peuvent faire augmenter le taux de triglycérides.

Le glucose

Le glucose est un type de sucre qui l’on trouve dans le sang. Un taux élevé de glucose peut accroitre les risques de maladies cardiaques. Certains médicaments anti-VIH peuvent faire augmenter le taux de glucose.

L’insuline

L’insuline est une substance produite par l’organisme pour contrôler la concentration du glucose dans le sang. Certaines personnes sous traitement anti-VIH doivent produire davantage d’insuline pour maintenir leur taux de glucose sanguin à un niveau normal. C’est ce qu’on appelle la résistance à l’insuline. Il sera peut-être nécessaire de mesurer votre taux d’insuline.

Les symptômes des changements métaboliques

Les taux anormaux de graisses ou de sucres dans le sang peuvent parfois conduire aux symptômes suivants:

  • La fatigue
  • Des vertiges (dus à l’hypertension)
  • Des difficultés de concentration
  • Des urines plus fréquentes
  • La soif

Cependant, certaines personnes ne souffrent d’aucun symptôme, même si leur taux de graisses et de sucres sont anormaux depuis longtemps et si elles ont un risque plus élevé de maladies cardiaques.

Les maladies cardiaques et les médicaments anti-VIH

La concentration des graisses sanguines peut augmenter lorsque vous prenez un traitement anti-VIH, surtout si vous prenez certains inhibiteurs de protéase. Quelque fois, cette augmentation est tellement élevée qu’il devient nécessaire de changer votre régime alimentaire, de commencer à faire de l’exercice ou de prendre des médicaments pour la maintenir sous contrôle.

Des études conduites sur les personnes prenant des inhibiteurs de protéase ont montré qu’elles avaient une petite, mais significative, augmentation du risque de maladie cardiaque. Certaines études (mais pas toutes) ont également suggéré que l’abacavir (Ziagen®, également présent dans le Kivexa® et le Trizivir®) peut augmenter les risques de maladies cardiaques, particulièrement s’il y a déjà d’autres facteurs de risques cardiaques chez ces personnes.

Si d’autres facteurs de risques de maladie cardiaque sont présents, votre traitement anti-VIH doit être choisi avec prudence pour assurer de ne pas accroitre ces risques. Un « risque » de maladies cardiaques ne signifie pas forcément que des troubles cardiaques suivront. On peut faire beaucoup de choses pour empêcher ce développement.

Tout d’abord, vos taux de cholestérol, de triglycérides et de doivent être régulièrement contrôlés. Votre docteur pourra donc repérer de bonne heure tout signe inquiétant.

Soigner votre coeur

Vous pouvez également faire beaucoup pour maintenir les lipides sanguins à un niveau sans danger. Par exemple vous pouvez avoir une alimentation saine, avec beaucoup de fruits et de légumes et sans trop de gras, vous pouvez faire de l’exercice régulièrement et ne pas fumer.

Les médicaments pour réduire le taux de lipides

Dans certains cas, votre docteur peut prescrire des médicaments pour réduire votre taux de lipides. Ils sont utilisés pour soigner les maladies cardiaques et le durcissement des artères et comprennent les statines (pour réduire le taux de cholestérol) et les fibrates (pour réduire le taux de triglycérides et de cholestérol). Certaines statines peuvent avoir des interactions avec les inhibiteurs de protéase et les statines et les fibrates ont leurs propres effets secondaires. Votre docteur vous surveillera à cet effet.

Certains médicaments sont en cours d’étude pour vérifier leur efficacité à contrôler les niveaux de glucose et d’insuline chez les séropositifs.

Les troubles hépatiques

La plupart des médicaments sont métabolisés dans l’organisme par le foie et un petit nombre d’individus ont souffert de troubles hépatiques en prenant leur traitement anti-VIH. Dans de nombreux cas, ces personnes avaient d’autres facteurs de risques comme par exemple une hépatite B ou C, un traitement avec d’autres médicaments mauvais pour le foie ou des problèmes ayant trait à leur style de vie, comme la consommation d’alcool ou de drogue.

Vos soins routiniers contre le VIH comprendront des analyses sanguines pour contrôler l’état de votre foie. Si vous développez des troubles hépatiques, vous aurez peut-être la possibilité de changer de traitement ou de prendre un traitement supplémentaire pour vos troubles hépatiques.

Un changement d’alimentation peut aussi aider. Essayez donc de manger beaucoup de fruits et de légumes frais et d’éviter les aliments gras. La consommation d’alcool et la prise de drogues peuvent également endommager votre foie ou empirer vos troubles hépatiques. Votre équipe soignante devrait pouvoir vous offrir des conseils et de l’aide si votre consommation d’alcool ou de drogues vous inquiète.

La neuropathie périphérique

Les maladies des nerfs peuvent être un des effets secondaires très douloureux de certains médicaments anti-VIH. Le VIH lui-même peut être à l’origine de ces troubles nerveux.

La neuropathie est une maladie des nerfs, et les nerfs qui peuvent être atteints par certains médicaments anti-VIH se trouvent dans les membres du corps (et très rarement dans les organes sexuels masculins). Par conséquent, cet effet secondaire s’appelle neuropathie périphérique.

En général, la neuropathie périphérique implique des atteintes aux nerfs des jambes et des pieds, et moins souvent des mains. Les symptômes peuvent aller de fourmillements ou de l’engourdissement aux douleurs insoutenables qui rendent même impossibles le port des chaussettes. En général, les deux côtés du corps sont touchés.

La neuropathie peut aussi provoquer des vertiges, des diarrhées et un dysfonctionnement sexuel chez les hommes (difficultés à avoir ou à maintenir une érection).

Les deux médicaments principaux responsables des neuropathies sont la d4T et la ddI. Ces médicaments ne sont désormais utilisés que si aucun autre traitement n’est possible. Il y a quelques indications que le 3TC peut aussi être impliqué dans la neuropathie périphérique.

D’autres médicaments prescrits pour les personnes séropositives peuvent également être à l’origine des neuropathies, comme par exemple certains antibiotiques, des médicaments antituberculeux et les traitements contre le sarcome de Kaposi.

Si vous développez une neuropathie liée aux médicaments, il est très important de changer votre traitement immédiatement (mais obtenez les conseils de votre médecin avant de changer votre traitement médical). Une fois que le médicament a été arrêté, la neuropathie peut continuer à empirer pendant une ou deux semaines mais elle finira presque toujours par disparaitre au fil du temps.

En attendant, votre docteur peut vous prescrire un traitement pour soulager la douleur. Les essais ont montré que l’acétyl-L-carnitine peut aider à soulager les symptômes de la neuropathie. Les indices suggèrent également que le cannabis peut aider. Mais il est important de savoir que l’usage du cannabis est illégal et qu’il pourrait avoir d’autres conséquences sur la santé.

Les troubles nerveux ont des origines différentes parmi les séropositifs, par exemple le VIH lui-même, d’autres infections ou des problèmes d’alimentation. Il est donc très important de prévenir votre médecin si vous avez des fourmillements, des engourdissements ou des douleurs aux pieds pour que l’origine puisse en être recherchée.

Community Consensus Statement on Access to HIV Treatment and its Use for Prevention

Together, we can make it happen

We can end HIV soon if people have equal access to HIV drugs as treatment and as PrEP, and have free choice over whether to take them.

Launched today, the Community Consensus Statement is a basic set of principles aimed at making sure that happens.

The Community Consensus Statement is a joint initiative of AVAC, EATG, MSMGF, GNP+, HIV i-Base, the International HIV/AIDS Alliance, ITPC and NAM/aidsmap
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